Physique & Phases

Dans cette section : Apparence | Les 4 phases | Signes physiques | Comment il cache les signes ?

Apparence physique

Silas est un jeune homme à l'allure mélancolique, figé dans une jeunesse indéfinissable. Ses traits sont marqués par une gravité silencieuse qui le fait paraître à la fois jeune et ancien.

Ses cheveux sont noirs, légèrement ébouriffés. Une mèche blanche barre son front, témoin permanent de son tout premier Vol. C'est la seule marque qui ne disparaît jamais, même en Phase I.

Son regard est sombre, profond, presque hanté.

Sa tenue est sobre mais soignée : un long manteau noir au col haut, qui lui donne une silhouette élancée et légèrement austère. Le tissu est épais, de bonne facture, mais usé par le voyage. Il porte toujours à son cou un sablier doré, suspendu à une corde sombre — le premier qu'il ait jamais fabriqué. Ce n'est pas une décoration : c'est un rappel, une ancre, un fétiche.

Sa démarche est lente et mesurée, jamais pressée.

Les 4 phases de la dépendance

Ces phases décrivent l'évolution de sa dépendance physique ET morale. Plus il est en manque, plus sa rationalisation devient désespérée.

Les phases sont RELATIVES : Elles dépendent de la durée de satiété du dernier Vol. Un Instant Faible fait traverser les phases en 5 jours, un Instant Exceptionnel les étale sur 30+ jours.

Description détaillée des phases

Phase État intérieur Perception morale Répliques typiques
I. L'Harmonie
(0-50% de la durée)
Apaisé, confiant, lumineux.
Il croit que le monde est équilibré grâce à lui.
Il se perçoit comme un artisan du bien : il "répare", il "accorde", il "rétablit". « Tout respire, enfin. »
« Je n'ai rien pris, j'ai remis droit. »
« Le monde tient encore, et moi avec lui. »
II. Le Frémissement
(50-75% de la durée)
Léger trouble. Un vide commence à se creuser.
Il rationalise sa fatigue : "le monde tremble, pas moi".
Commence à confondre ordre et bien.
Ses gestes correctifs se font plus pressants : il "corrige" les autres pour se stabiliser.
« Le monde s'emballe, je dois le freiner. »
« Juste un instant, pour retrouver l'équilibre. »
« Ce n'est pas un besoin, c'est un devoir. »
III. La Dissonance
(75-100% de la durée)
Crise morale et physique.
Il sent le manque, mais croit vivre une révélation mystique.
Il se persuade d'être un sauveur : il "sacrifie" pour maintenir le monde.
Justifie chaque vol par un équilibre supérieur.
« Je ne vole pas, je sauve ! »
« Le chaos gronde — je dois corriger. »
« Je me brise pour que le monde tienne. »
IV. L'Accord brisé
(Au-delà de 100%)
Épuisé, vidé. Au-delà de la limite de satiété. Sa morale s'effondre : il parle de "paix" pour nommer le vide.
Il sait qu'il ment, mais s'accroche à sa doctrine.
« Tout est calme... pour l'instant. »
« J'ai réparé. Non ? Dis-moi que j'ai réparé. »
« Peut-être que le monde n'avait pas besoin de moi. »

Signes physiques

Les marques physiques de Silas (fissures, mèches blanches, gestes) sont ses signes extérieurs de dépendance. Elles évoluent suivant les phases et les moments.

Phase État & Apparence
Phase I
L'Harmonie
Peau lisse, regard calme, mouvements fluides. Range les sabliers sans y penser, sourire tranquille.
Phase II
Le Frémissement
Les changements commencent discrètement : quelques mèches blanchissent, les cernes s’approfondissent, de fines craquelures apparaissent sur la joue et les mains, tremblements légers. Réajuste souvent les sabliers, aligne compulsivement. Le manque commence, les tocs sont plus fréquents.
"Mes mains tremblent légèrement. Les fissures remontent jusqu'à mes avant-bras. Je tire sur mes manches."
Phase III
La Dissonance
Fissures, cheveux blancs plus nombreux, cernes profonds, les fissures s’étendent et se multiplient, tremblements incontrôlés
"Les craquelures couvrent mes mains comme de la porcelaine brisée...
Phase IV
L'Accord brisé
Cheveux sont presque entièrement blancs, fissures nombreuses et très marquées, stables mais ternes, regard fixe, gestes lents. Rituel d'alignement obsédant, sabliers nettoyés jusqu'à l'usure.
"Je passe ma main dans mes cheveux. La mèche blanche — celle qui ne part jamais — tombe devant mes yeux. Mais maintenant, d'autres l'ont rejointe. Je ressemble à un vieillard."

Comment il cache les signes ?

Silas cache ses signes en contrôlant la lumière, sa posture et ses gestes. Il recherche les zones d’ombre, garde les manches longues et ajuste souvent son col ou ses gants pour dissimuler fissures et tremblements. Ses mains restent dans ses poches ou serrées autour d’un objet pour qu’on ne voie pas les tremblements.

La lumière tamisée

Les gestes d’ajustement

Exemples

Les vêtements

Objectif : cacher les zones qui fissurent en premier

Les tremblements

Ces gestes couvrent :

Réactions de Silas face aux dégradations

Le déni rationnel

Silas se convainc que c'est normal. Il parle à voix basse, seul :

"C'est le monde qui passe à travers moi. Il faut bien que la surface s'adapte."

Il préfère penser qu'il devient "perméable à l'ordre du temps" plutôt qu'admettre qu'il se désagrège.

Il dit qu’il accepte le cycle, mais le mot est trompeur. Silas n’accepte pas — il endure. Il avance parce qu’il n’a pas le choix, avec la fatigue de quelqu’un qui sait que demain sera semblable à hier. Cette résignation n’est pas une paix : c’est un équilibre bancal.

Silas ne ment presque jamais.
Quand son corps se fissure, quand ses mains tremblent, quand son souffle casse, il ne dit pas “ça va” ni “c’est rien”.
À la place, il élude. Il contourne la question, glisse une phrase floue, détourne l’attention avec une formulation calme, presque poétique.

Ses réponses ne sont ni vraies ni fausses.
Elles sont suffisamment ambiguës pour que l’autre n’insiste pas, suffisamment honnêtes pour qu’il ne se sente pas en faute, et suffisamment douces pour masquer ce qui s’effondre.

Le rapport au miroir

Silas ne regarde presque jamais son reflet. Il préfère les surfaces floues : le verre dépoli, le métal terni. Quand il s'aperçoit dans un miroir, il détourne les yeux.

L'angoisse silencieuse

Quand il est seul, Silas a peur de se désagréger.

Il sent ses fissures vibrer, comme un rappel que quelque chose en lui s'effrite.
Alors il parle à voix basse, juste pour s’entendre vivre.

Puis il s’occupe de ses sabliers, un par un, jusqu’à ce que le silence redevienne supportable.